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Expérience d'école auto-gérée par les enfants dans les années 90.

Photo du rédacteur: alaccordagesalaccordages
  1. Danielle dit :


Cela fait plus de 30 ans que la lecture de Thomas Gordon sur l'écoute active et la résolution des conflits sans gagnant.e.s ni perdant.e.es en apportant des réponses concrètes à nombre de mes interrogations et en confortant pas mal de mes intuitions (je faisais du « Gordon » sans le savoir comme Mr. Jourdain faisait de la prose…) a changé ma vie. J’ai travaillé pendant deux ans auprès d’un groupe hétérogène d’enfants d'âges différents déscolarisé.e.s pour cause d’éloignement de tous lieux scolaires (en moyenne 50km de routes de montagne quasi impraticables) et pour ce qui concernait et la vie collective et la résolution des conflits j’ai utilisé la façon de faire et surtout l’esprit des livres de Thomas Gordon.

J'étais la seule adulte du groupe. Pour ce qui concernait "les règles" – qui sont le sujet ici, nous faisions régulièrement des réunions - toujours à la demande des enfants. Au cours de celles-ci je ne donnais quasiment jamais mon avis (je n’ai jamais été auparavant capable moi-même de me conformer à une règle imposée aussi judicieuse puisse-t-elle paraître…) mais quand les enfants avaient opté pour une décision, je la suivais scrupuleusement (les enfants savaient bien me la rappeler quand je l’oubliais…) et on remettait les règles en question toutes les semaines quand elles posaient un problème à un.e enfant ou/et au groupe.

A ma grande stupeur, une fois les règles décidées par eleux (dans le brainstorming que l’on faisait pour voir tout ce qui posait problème dans la vie collective les idées les plus délirantes étaient étudiées dans toutes leurs logiques loufoques – ce qui donnait lieu à des fous-rires qui évitaient le côté casse -pied de ce genre de réunions !) iels s’y tenaient avec une rigueur sidérante pendant la semaine et en analysaient tous les défauts âprement pour la semaine suivante. Iels prenaient cela tellement au sérieux que les parents se sont plaint.e.s auprès de moi que leurs enfants étaient devenu.e.s « psychorigides » à cause du fait qu’iels réclamaient des réunions pour fixer les règles de la vie domestique et les « harcelaient » quand iels (les adultes) ne les respectaient pas ! En fait, il n’y a jamais eu réellement de problèmes car tou.te.s les enfants avaient des goûts différents pour les tâches et qu’au final, tout le monde faisait ce qui lui plaisait le plus (ou lui déplaisait le moins…). Par ailleurs moi-même je n’ai jamais été vraiment regardante ni critique sur la non -exécution d’une tâche par un.e enfant si celle-ci n’avait aucune incidence sur la vie collective – par contre les enfants, lors des réunions ne se loupaient pas entre eleux mais iels écoutaient volontiers les explications de « l’accusé.e » et trouvaient des solutions alternatives du style échange de tâches ou même des crédits de tâches ! Tant que cela ne perturbait pas (et cela ne l’a en réalité jamais fait) la bonne humeur commune, je les laissais se dépatouiller entre eleux et cela a parfaitement fonctionné les deux ans durant lesquels l’expérience a pu durer avec un groupe d’une dizaine d’enfants allant de 5 à 17 ans. Il m’a semblé alors que les enfants étaient beaucoup plus ouvert.e.s à la démocratie participative prenant en compte les besoins réels, les goûts et les difficultés de chaque personne (quelqu’un.e qui ne supportait pas de faire une tâche précise n’a jamais été contraint.e de la faire par le groupe : il n’y avait pas de « principes éducatifs » et du coup, il pouvait arriver qu’un.e enfant détestant une tâche la fasse pour dépanner un.e copain.ine…). J’ai beaucoup appris de la fausseté des idées préconçues des adultes sur les enfants à cette occasion : les enfants en réalité sont plein.e.s de bonne volonté et quand iels ne le sont pas c’est qu’iels sont en difficulté et alors iels ont plus besoin de compréhension, d’empathie que de reproches…. Après, se pose la question de pourquoi les adultes tiennent tellement à ce que les enfants fassent le travail à leur place au lieu de le faire avec elux ce qui rend celui-ci beaucoup plus agréable pour tout le monde : faire la vaisselle à deux est une fête, tout.e seul.e c’est une corvée ! Et cela les enfants de mon groupe l’avaient bien compris : très vite iels ont constitué des équipes de copains-copines !


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