Paolo Freire
Jardinier bienveillant de la pensée sociale ancrée dans l’éducation qui constitue un socle.
La trame de sa vie se construit autour de ce souci de l’éducation pour la libération
Chacun peut être à la fois oppresseur et opprimé. En tant qu’opprimé nous pouvons devenir oppresseur en adhérent au comportement des oppresseurs. Donc Paolo Freire invite les opprimés à dépasser le cadre de cette domination, le cadre de cette relation répressive pour se libérer eux-mêmes et selon Paolo Freire tout opprimé en se libérant lui-même libère aussi son oppresseur.
Jeune adulte il enseigne, il étudie et en même temps il s’engage dans l’action communautaire auprès de populations rendues vulnérables par les injustices sociales. Il se fait connaître à travers la campagne nationale d’alphabétisation des adultes et il va s’y révéler en créant et développant une méthode d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Et cet apprentissage est d’autant plus important au Brésil que la lecture et l’écriture sont liées au droit de vote. Il s’agissait donc de permettre aux populations exclues de ces apprentissages d’obtenir ce droit de vote. Il s’inspire de plusieurs auteurs contemporains et des mouvements sociaux que ce soient des mouvements étudiants, des mouvements de culture populaire, de mouvements politiques et aussi de la théologie de la Libération. C’est un contemporain de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire aussi. Son livre « la Pédagogie des opprimés » fait écho à celui de Frantz Fanon « les damnés de la Terre » et au discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire, au portrait du colonisé d’Albert Memmi : il y a donc toute cette mouvance de mouvements d’émancipation des personnes à laquelle il participe et contribue activement. Il a été arrêté par la dictature au Brésil et emprisonné mais pas pour ses activités éducatives car il a été plébiscité par le peuple Brésilien pour sa méthode d’alphabétisation. Cependant ses idées ont été jugées subversives par le régime brésilien. Il a donc été arrêté, enfermé. Il était considéré comme un révolutionnaire et donc un ennemi de la nation brésilienne. Il est parti en exil d’abord en Bolivie, ensuite au Chili puis aux USA et plus tard en Suisse pour poursuivre le développement de sa pensée socio-éducative qu’il avait initié et qu’il a développé à l’aide de ses contacts avec les populations en difficulté qui y ont contribué au Brésil. Il est connu pour la Pédagogie des opprimés ; pour lui, les opprimés ce sont les damnés, les colonisés – toute personne qui vit des situations de domination et de répression ; la notion d’oppression pour lui est centrale à sa pensée : le titre de son livre est « pédagogie des opprimés » et non pas pédagogie « pour » les opprimés ». Cette nuance est très importante : la pédagogie des opprimés suppose une pédagogie qui ne peut être élaborée qu’avec les opprimés et n’être effective qu’avec les opprimés. L’opprimé alors s’engage activement dans la lecture des mots, la lecture du monde et la lecture des maux du monde. Donc lui ne fait pas confiance à l’oppresseur pour pratiquer une pédagogie de la Libération : celle-ci doit se faire à partir de la perspective des opprimés.
. Cependant au sein des institutions scolaires telles qu’on les connaît aujourd’hui il n’y a pas les moyens de faire cohabiter ces structures institutionnelles avec ces idées d’émancipation des populations.
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/book/export/html/29727 : lien plus intéressant et complet que Wikipédia.
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