La façon dont nous traitons les enfants est – plus ou moins en fonction de nos prises de conscience – celle dont nous avons été traité.e.s nous-mêmes par les différentes personnes qui nous ont « éduqué.e.s que ce soient nos parent.e.s, des enseignant.e.s ou et différent.e.s. éducateur/trice.s.
Cela joue sur notre assertivité, notre affirmation de soi, estime de soi, confiance en soi et dépendances diverses au regard que les autres portent sur nous, que nous les acceptions ou les rejetions.
Il est essentiel d’en prendre conscience si nous ne voulons pas faire des enfants les héritiers de nos conditionnements et les porteurs de nos blessures plus ou moins conscientes : personne ne se souvient de ce qu’iel a vécu dans sa petite enfance alors que ces blessures se sont engrammées profondément dans cette partie souterraine de son cerveau)
L’assertivité : Le comportement assertif se définit comme une attitude, une posture d'affirmation de soi tout en respectant l'autre. C'est la capacité de s'affirmer tout en en ayant une attitude respectueuse envers les autres.
(L’affirmation de soi = est la capacité à s'exprimer et à entrer en communication avec les autres.)
Pour en être capable il est nécessaire de : pouvoir s'accepter soi-même tel.l.e que l’on est et donc d’avoir le respect de soi, de se faire confiance. Cela nécessite d’avoir acquis une estime de soi suffisamment bonne pour se sentir être responsable de sa vie et pouvoir exprimer pleinement qui on est avec délicatesse et subtilité, sans rapport de force.
La confiance en soi : La confiance en soi ne concerne pas tous les domaines de notre vie sinon son absence nous rendrait incapable de faire quoique ce soit. Elle dépend donc d'un contexte : environnement, personnes qui nous entourent, domaine particulier etc... = on peut être très à l'aise dans un environnement particulier, avec des personnes familières, dans une activité particulière = il est donc nécessaire de toujours lier le manque de confiance en soi à un contexte particulier et de valoriser les moments où celle-ci ne pose aucun problème, de ne pas s'en vouloir de ses erreurs mais plutôt d’apprendre de celles-ci et progresser grâce à elles.
L'estime de soi, est l'image que nous avons de nous-mêmes elle dépend du jugement que nous nous portons à nous-même, de la valeur que l'on croit ou pas avoir.
Le manque d'estime de soi peut aboutir à un faible sentiment d'efficacité, et donc à la démotivation mais aussi au désir de plaire, d'être reconnu.e.
Cela entraîne une absence d'assertivité, un positionnement en tant que victime qui nous amènent à rester dans notre zone familière même si celle-ci est inconfortable et nous fait souffrir. Cela nous empêche aussi de passer à l'action.
Nous craignons de ne pas être assez compétent.e, d'échouer, avons peur de l'inconnu...
Ce qui nous amène à nous comparer en permanence aux autres en ayant l'impression que l'on est moins bien qu’eleux => à être dépendant.e du regard des autres <=> faire tout pour plaire, essayer en permanence de faire plaisir aux autres, ne pas avoir d'objectifs personnels, faire les choses pour recevoir de la reconnaissance des autres etc…
- Avoir beaucoup d'humour peut cacher un manque d'estime de soi derrière un masque de dérision ou/et d’auto-dérision.
- Ne supporter aucune critique émanant des autres parce que celles-ci ne font que conforter le regard négatif que nous portons sur nous-mêmes tout en ayant, dans le même temps, beaucoup de difficulté à se sentie à l’aise les compliments.
- Personnes qui cachent une mauvaise estime d'elles-mêmes en se vantant, en faisant étalage de leurs qualités, de leurs diplômes, de leurs réussite sociale etc… Qui se vantent en permanence, qui veulent avoir raison, imposer leur avis, diminuent les autres, recherchent l'attention qu'elle soit positive ou négative.
Il est donc essentiel d’apprendre à bien se connaître pour pouvoir vivre en accord avec ses valeurs : tout ce que l'on considère comme étant important pour soi-même.
Cela implique de ne plus chercher la reconnaissance à l'extérieur mais à l'intérieur de soi.
Par rapport aux enfants l'important est de leur montrer l'exemple et de leur renvoyer de la reconnaissance de ce qu'ils sont en tant que personne.
Pour cela il est nécessaire de bien différencier la personne de ses comportements : ce n'est pas son comportement qui définit une personne : personne n'est entièrement assimilable à ce qu'iel fait, (par exemple : "tu es ceci ou cela".) Une étiquette que l'on colle à quelqu'un.e lui donne le sentiment que cela fait partie intégrante de sa personnalité et que donc iel ne peut rien y changer.
On peut changer des comportements, pas ce que l'on est. Il est donc important d'éviter les jugements sur la personne : quand on dit "tu es ..." c'est un jugement.
Quand on est en contact avec des enfants il est donc important de surveiller son vocabulaire et de parler des faits.
Cependant quand les enfants vont à l'école on les évalue : c'est à dire que par rapport à la note optimale qu'elle soit 10 ou 20 on leur enlève des points en fonction de leurs erreurs ce qui fait qu'on les évalue en fonction de leurs erreurs, de ce qui ne va pas - ce qui est très décourageant et nuit à l'estime de soi des enfants et si quand iels rentrent à la maison iels se font punir à cause de cela iels subissent alors un renforcement négatif.
Pour aider l'enfant à retrouver une image d’elui positive on peut fabriquer avec elui une boîte qu'iel va décorer et lui proposer d'écrire des petits papiers sur lesquels iel va écrire toutes ses réussites et ses qualités parce que c'est important qu'iel puisse s'autoévaluer positivement : c'est important de noter les petites choses comme par exemple un jour iel n'a pas eu envie d'aller à la piscine alors qu'iel avait rendez-vous avec un.e copain/ine et iel y est allé.e quand même pour ne pas décevoir ce.cette copain/ine et finalement iels ont passé un bon moment ensemble...
Montrer à son enfant que l'on a confiance en elui. Tant pis s'iel se trompe : c'est en commettant des erreurs que l'on apprend.
Jouer avec l'enfant au défit tout positif qui consiste à lui parler sans utiliser la négation = dire ce qu’iel peut faire plutôt que ce qu'il ne faut pas faire. Par exemple : « laisse la porte fermée » plutôt que « n’ouvre pas la porte »
Il est aussi essentiel de prendre conscience de à quel point on est négatif.ve quand on s'adresse aux enfants.
Quand on part avec des a priori à l'égard des enfants on les amène à se conformer à ces a priori qu'ils soient positifs ou négatifs.
Demander aux ados quelles sont leurs valeurs à eleux au lieu de leur imposer nos valeurs à nous.
L'estime de soi étant l'image que l'on a de soi, le jugement que l'on porte sur soi il est important de montrer aux enfants que l'on croit en leur potentiel même quand il leur arrive de se tromper ou d'échouer.
On peut tenir pour soi-même un journal de leurs réussites.
Puis écrire la liste de tout ce que l'on pense avoir fait de positif vis à vis d’eleux dans la journée. (par exemple, ne pas s'être énervé.e contre un.e enfant, avoir su comprendre quel était le besoin de reconnaissance non satisfait qui l’a fait.e réagir comme iel l’a fait .)
Aucun.e adulte actuel.le dans notre culture n’a été traité.e ainsi et ce n’est pas facile à mettre en place parce que le conditionnement éducatif plus ou moins violent (cela dépend des cultures, des parent.e.s, des enseignant.e.s que nous avons eu) qui a été le nôtre remonte à la surface quand nous voyons les enfants agir et notre première pulsion c’est de le reproduire. Cependant, si nous en prenons conscience il devient possible de nous méfier de nos réactions « instinctives » premières car elles sont dans la plupart des cas la reproduction de ce que nous avons subi dans notre propre enfance que nous nous en souvenions ou pas (et plus nous l’avons subi tôt moins nous en avons gardé la mémoire consciente mais nos réactions impulsives « spontanées » en sont la trace et il est alors intéressant de prendre conscience de ce qu’elles nous apprennent de nous, de notre histoire…). En réagissant avec compréhension à l’égard des enfants nous prenons en même temps soin de notre enfant intérieur.e qui, dans un premier temps, va réagir négativement (sentiment d’injustice : pourquoi iel n’est pas (mal)traité.e comme je l’ai été ?) puis va peu à peu guérir de ses blessures « éducatives » transgénérationnelles en même temps que nous prenons soin des enfants (pas seulement des nôtres).
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