Une personne qui n'a jamais commis d'erreur n'a jamais rien pu inventer, elle répète ce qu'elle a appris sans rien pouvoir imaginer de neuf car ce sont nos erreurs qui nous amènent à réfléchir, à tâtonner et à trouver, apprendre et améliorer de nouvelles façons d'agir et de penser.
Les mots ont un sens et il n'est pas anodin que l'institution scolaire mette l'étiquette morale de "faute" (faute de français, faute d'orthographe, faute de calcul etc...) sur les erreurs que les enfants sont amené.e.s à commettre .
« Faute » à la place d’« erreur »
Il s’agit là d’une confusion extrêmement fréquente tellement entretenue par le système scolaire que nous n’en percevons plus – ou, à peine, sans vraiment y prendre garde – ce qu’elle sous-tend de moralisme.
Si cette confusion nous paraît minime, c’est que nous faisons inconsciemment et involontairement par habitude, ignorance ou oubli l’impasse sur le fait qu’il existe une importante distinction de sens entre ces deux mots.
- Le mot « faute », issu du latin « fallita », qui signifie « manque, action de faillir », est le fait de manquer « à un devoir, à une règle morale ». La faute est une « mauvaise action, un péché ». On parle ainsi de « faute grave », ou « minime, vénielle », on « confesse ses fautes », ou on les « expie ». C’est aussi « un manquement à une règle professionnelle, à une obligation légale ou contractuelle ». Une faute n’est donc pas anodine, sans importance, elle a un retentissement sur l’image de la personne, de sa valeur morale, sa respectabilité aux yeux de ses pair.e.s et de sa propre conscience.
L’erreur a moins d’incidence morale : Emprunté au latin error, c’est-à-dire « action d’aller ça et là, d'errer », d’où « incertitude, ignorance, erreur », le mot désigne « l’action de se tromper, de s’écarter, sans le vouloir, de la vérité. » Il désigne un acte inopportun, maladroit, désagréable, certes, mais, à la différence de la faute, l’erreur n’est pas dotée d’une dimension morale.
Cette "nuance'' qui n’a rien d’anodin change tout de l'image que l'on renvoie à un.e enfant ou un.e jeune d’iel-même...
La notion de "faute" le.la renvoie à celle de la honte, de la culpabilité, détériore l'image de soi-même alors que celle ''d'erreur'' renvoie à la possibilité de pouvoir rectifier, voire améliorer...
Les mots ont un sens qui n'est jamais anodin
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